Aujourd’hui, je suis allée déposer ma voiture dans un garage pour la faire réviser en vue d’un contrôle technique. Je suis donc revenue chez moi à pied. Une quarantaine de minutes de marche et une réflexion qui s’est imposée à mon esprit. Quelque soit le lieu, la ville où je vis, je ne me suis jamais ancrée.
Dans mon appartement, je le suis. Quelque soit mon lieu de vie, je m’y ancre très rapidement et me crée un véritable cocon. Mais en dehors de ce cocon, rien. Pas d’habitude avec le boulanger du coin, l’esthéticienne sympa, le petit bar, les restaurants, le club de sport, les marchés… bref tout ce qui constitue une ville ou du moins un quartier.
Généralement, je me mets à découvrir le quartier quand je suis sur le départ. C’est assez étrange quand on y pense. C’est au moment de mon départ que je me décide à m’ancrer, à m’imprégner des lieux et presque à regretter ce que je quitte.
Je ne sais pas vraiment ce que cela dit de moi. Mais cela m’interroge. Pourquoi à l’extérieur de mon cocon, je n’en crée pas une sorte d’extension. Qu’est-ce que cela impliquerait pour moi de vraiment m’installer ? J’avoue n’avoir pas aujourd’hui la réponse à cette question. Mais maintenant qu’elle est apparue, je vais y réfléchir, regarder dans le passé et me projeter dans l’avenir. Peut-être que je ne m’ancre pas par peur de m’attacher et que le départ n’en soit que plus dur ? Peut-être que je ne m’ancre pas car moi-même, au plus profond de moi je ne le suis pas ? Cette sorte d’errance ferait écho à mon errance intérieure ? Dans ce cas, m’ancrer dans un lieu peut-il m’aider à m’ancrer intérieurement ou sera-ce le signe que je me suis ancrée au plus profond de moi ? Ou m’ancrer intérieurement m’aidera à m’ancrer dans un lieu ?