Je trouve très inspirant toutes ces vidéos intitulées « Cher Corps » (cliquer sur le lien suivant : Cher corps).
Je n’ai pas encore le courage de me livrer face caméra. Néanmoins ces vidéos me travaillent et aujourd’hui je me sens prête à moi-même parler à mon corps. Alors, voilà, je me lance.
« Cher corps,
Soyons honnête, je te déteste. Je ne supporte pas te voir dans le miroir, je ne supporte pas de te toucher, je ne supporte pas mon ventre qui ressemble à celui d’une femme enceinte, à ces fesses que je trouve énormes, ces épaules que je trouve masculine, ces bras que je n’ose montrer, ces cuisses fortes. Bref, je voudrais tout sauf toi.
Mais, finalement, n’est-ce pas un peu facile de te rejeter ?
Remontons un peu le temps…
A priori, tu me plaisais avant. Tu étais équilibrée pour moi. Il me suffit de voir les photos pour voir que j’étais « une bombasse ». En tout cas, je le trouve.
Mais voilà, est-ce si simple ? Non, bien sûr que non. Parce que je ne t’ai jamais vraiment regardé, ni jamais vraiment aimé. Pour moi, tu étais là. Mais tu n’avais aucune existence. Mon regard a été dès le départ déformé. Je ne te voyais pas tel que tu étais. Pour moi tu as toujours été trop gros : un gros ventre, des seins trop importants, de grosses fesses trop cambrées… Bref, pour moi, avec mon regard si négatif, tu ne correspondais pas à celle que j’étais.
Et puis je suis tombée amoureuse. Cela a été grisant. L’amour te fait voir au-delà, tu ne regardes pas tes complexes. Tu aimes. Tout simplement.
Et cet amour est parti. Mon monde s’est arrêté. Et pour moi, puisqu’il ne pouvait avoir mon corps, personne d’autre ne pourrait l’avoir. Ma peine, ma détresse, ma solitude devaient se voir. Alors je t’ai délaissé, cher corps, je t’ai fait du mal. J’ai pris du poids mais surtout j’ai tout fait pour te détruire, te rendre invisible pour les autres puisque tu l’étais déjà pour moi.
Mais ces quelques kilos n’étaient pas encore catastrophiques. Bien au contraire, ils étaient beaux. Mais moi, je les haïssais parce qu’ils me rendaient encore désirables. J’étais encore visible . Et j’avais beau t’ignorer cher corps, tu étais là. Bien présent. Tu n’existais pas à mes yeux. Mais cela ne m’empêcha pas de vouloir te modeler. Les régimes ont commencé, les privations, les colères, les déceptions parce que tu ne te conformais pas à mes attentes. Alors j’ai commencé les privations, les excès… toute cette violence que j’ai pu t’infliger.
Mais voyons, comment cher corps aurais-tu pu te conformer à mes attentes ? Je voulais te faire du mal alors que toi tu ne m’as jamais rien demandé. Tu as toujours été fidèle. Tu m’as porté, m’as donné des sensations : le vent sur mon visage, la chaleur qui réchauffe ma peau, la sensation des mains sur mon corps, l’orgasme qui t’électrise… Tout cela tu me l’offres sans limite. Mais moi je ne le vois pas, je ne le comprends pas. Je ne le savoure pas à sa juste valeur.
Sans parler des viols que je t’ai fait subir (voir mon article Liberté sexuelle ou pulsion de vie ?.).
Cher corps, tu devrais être mon temple, mon sanctuaire. Je devrais te rendre grâce pour chaque bonheur que tu me fais vivre. Pour me faire vivre tout simplement. Parce que mon âme ne pourrait être sur terre si elle n’avait cette enveloppe physique.
Et je sens aujourd’hui que je suis prête à te dire Merci : merci de me soutenir quoique je fasse, merci de m’apporter des sensations, merci de me permettre de savourer la vie.
Alors, aujourd’hui je vais apprendre à vivre avec toi, en paix. Je vais arrêter de t’ignorer, je vais t’écouter quand tu me donnes des signaux. Je vais arrêter d’être si méchante avec toi. Cela ne veut pas dire que je vais t’aimer comme ça, du jour au lendemain,, j’en suis bien consciente. Mais je ne vais plus te rejeter. Je vais apprendre à vivre avec toi, à te regarder vraiment, à te rendre ce bien-être que tu m’offres. Je vais prendre soin de toi, apprendre à te dire de belles paroles et je ne chercherai pas à te modeler.
Et je vais me pardonner pour ce que je t’ai fait, parce que ce n’est pas en ressassant que je t’aimerai plus.
Alors merci cher corps. »
Alors c est donc Toi qui a écrit ce fabuleux poème qui commence comme ceci :
Cher corps
Nous étions heureux toi et moi
Avec le même …
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Hélas non. Mais j’aurais pu 😉
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