Ce matin, je réexpliquais quelque chose à deux collègues de travail. Au moment où je terminais, l’un d’eux dit à l’autre : « tu ne trouves pas qu’elle est agressive. On a l’impression de se faire engueuler. » Et moi d’essayer de me justifier : « mais non, pas du tout ». Et cette collègue de tempérer en me disant qu’elle blaguait.
Mais avec du recul, je me rends compte qu’elle avait raison. J’étais agressive quand je leur parlais. Mais pourquoi ?
Il s’avère que l’autre collègue a été embauché il y a peu de temps. Dès le départ, nous nous sommes très bien entendus. On se taquinait beaucoup, on rigolait ensemble. Un soir, d’autres collègues se sont rendus compte qu’il n’avait pas l’air de se sentir bien. Je lui propose donc de le voir, pour échanger ou simplement lui changer les idées.
Nous allons nous poser près de l’eau et il se confie à moi. Il est séparé depuis 1 an de sa compagne. Il m’explique les raisons de leur séparation, sa famille, son enfance,… Bref, il profite d’une séance de thérapie en ma compagnie 😉
Les jours passent et je continue d’être à son écoute par sms.
Et puis, peu à peu une distance se crée. Je la sens plus que je la vois concrètement. Mais rapidement il n’y a plus de taquinerie, plus d’échanges. A peine quelques sourires et le minimum de politesse.
Je laisse passer une semaine, deux, trois. Je lui lance une perche. Il revient vers moi, confirme qu’il a mis une distance entre nous. Il ne comprend pas pourquoi il s’est tant dévoilé, il n’arrive pas à l’assumer. Mais me remercie pour mon écoute et me dit qu’il travaille sur lui et que notre relation va revenir comme avant.
Mais rien ne change. Cela empire même. Jusqu’à ce que j’apprenne qu’il va partir de l’entreprise. J’en parle à d’autres collègues qui sont au courant. Et là c’est la goutte d’eau.
J’ai pris du temps pour lui. Je l’ai offert avec plaisir. Mais je ne mérite pas d’être mise ainsi de côté, de devenir pire qu’une étrangère. D’être celle qui n’est rien. Je trouve cela injuste et profondément blessant.
Le peu de lien qui restait et que je maintenais a alors disparu. Je me suis mise à son diapason. Et cela se ressent. Je ne dirais pas qu’il n’existe plus pour moi mais il est transparent. Néanmoins, j’avoue avoir des difficultés à devoir communiquer avec lui. Quand je tire un trait sur une relation, un choix de vie, je le supprime de ma vie. Mais là c’est plus compliqué. Nous travaillons dans le même service.
J’avoue que je ne pensais pas être ainsi. Je savais que je coupais ainsi les ponts mais ce manque de patience et ce désintérêt assez froid pour lui je ne l’avais jamais ressenti avant.
Mais surtout je ressens de la colère. Et comme toujours avec moi, cette colère n’est pas dirigé contre lui mais contre moi. Quand j’ai pris le temps de le voir pour lui permettre de se confier, je ne le souhaitais pas. Je n’en avais pas envie. Mais j’ai pensé à lui. Je me rends compte qu’encore une fois je ne me suis pas écoutée et j’ai subi ses attentes, ses besoins. Il en est de même quand j’ai continué à le soutenir par la suite par sms. J’étais tous les week-end à un festival et pourtant je pensais à lui et je demandais de ses nouvelles.
Et c’est cette colère qui me rend agressive, qui me ronge de l’intérieur.
Au moins, j’ai appris une chose. Bienveillance envers moi-même et écouter mes besoins.
Comme quoi vivre simplement et Nature-Elle-Ment est et peut être considéré comme un luxe alors que c’est si simple de vivre ensemble, de bien vivre ensemble, sans attente ni besoin, sans chercher….,
vivre simplement, naturellement, à savoir ne pas entrer dans les processus de jugements, vis à vis de soi-même comme d’autrui…
J’aimeJ’aime
Je ne pense pas qu’il soit « si simple de vivre ensemble, de bien vivre ensemble, sans attente ni besoin, sans chercher….,vivre simplement, naturellement, à savoir ne pas entrer dans les processus de jugements, vis à vis de soi-même comme d’autrui… ».
Déjà, comme vous l’évoquez, parce que ce processus de jugement est tellement ancré en nous dans cette société qu’il est difficile de s’en défaire. De plus, avant de soi-même réussir à vivre simplement sans attente ni besoin il y a un très long chemin à parcourir. Même si je pense que nous avons tous des besoins. Cela est humain. Mais à satisfaire par nous même et non en fonction de l’autre.
Et à cela il faut ajouter la volonté de vouloir justement parcourir ce chemin.
J’aimeAimé par 1 personne
Nous nous comprenons très bien, et la nuance est éclairante,
J’aimeJ’aime