Un retour à l’essentiel ou comment il devient impératif pour moi de finir mes pots de crème

J’ai toujours rempli ma vie, de couleurs, d’objets, de bruits. Cela créait un cocon autour de moi, un cocon rassurant, où je me sentais bien, en sécurité. Et cela quel que soit le lieu où j’étais. Et puis, j’ai découvert le retour à soi, à l’essentiel, à ce qui est important pour moi. Et cela je l’ai découvert par la sophrologie. Tout d’abord cela a commencé par un retour au corps. Une (RE)connexion. Finalement pas si évidente que cela mais très libératrice. Et surtout qui m’a apporté une vraie légèreté, en accord avec ma manière d’être. Et cette légèreté, je la vis par des changements qui me semblent être des révolutions.

Dernièrement, j’ai ainsi pris conscience d’un nouvel automatisme : je range. Cela peut sembler anodin mais pour moi ça veut dire beaucoup. J’ai une tendance au désordre. Comme j’aime remplir, j’aime aussi disons laisser des traces de mouvements, de vie. Ma table est souvent pleine de carnets, de papiers, etc. De même, lorsque je fais une lessive, je peux laisser mon linge à sécher pendant des jours, même si je peux le ranger au bout d’une journée. Ces « preuves » de vie étaient rassurantes et normales pour moi. Puis récemment, je me suis arrêtée, j’ai regardé autour de moi et j’ai constaté que ma table était à moitié libre, que mon linge rangé,… Alors j’ai essayé d’être plus attentive à mes journées pour découvrir ce qui se passait. Et je me suis rendue compte que j’avais intégré de nouveaux automatismes. Lorsque mon téléphone portable est chargé, de suite je range le câble dans son tiroir attitré. Dès que mon linge est sec, je le plie et le range, et ainsi de suite. Et j’ai alors pris conscience que c’était moins dans l’idée de ranger comme mon père me demandait souvent ou de « faire propre ». C’est plus dans l’idée de laisser de la place. En rangeant, j’ai de la place pour laisser autre chose s’exprimer. Cela peut simplement voir « plus loin » ou bouger plus facilement. Toujours est-il que ce nouvel automatisme apporté par la sophrologie m’apporte plus de légèreté et d’espace.

De même, jusque-là, dans ma conscience ordinaire, en plus d’aimer remplir ma vie, je n’aimais pas finir. J’ai entamé de nombreuses séries que je ne finissais jamais et qui du coup s’accumulaient. J’ai beaucoup de pots de crème qui ne sont pas terminés, d’infusions que je ne bois pas entièrement, de vernis qui sont à peine ouverts, un frigo rarement vide… Et depuis quelques temps, j’ai pris conscience (car ce changement s’est fait inconsciemment jusqu’à ce que je prenne du recul et que je m’en aperçoive) que je n’ouvrais plus de nouveaux pots de crème mais que je finissais ceux entamés, que j’avais comme un besoin vital de les finir. Que je finis plus facilement mes infusions (ou bien je remplis moins mon mug pour mieux le terminer), que j’ai trié mes vernis en deux catégories : ceux à finir, ceux neufs à utiliser plus tard. Et aussi j’ai laissé mon frigo se vider sans que cela soit un drame d’état. Et cette prise de conscience d’une modification de mon comportement m’a amené un grand sourire. Un sourire serein. Un sourire qui me fait prendre conscience que m’alléger m’offre plus de place pour l’essentiel, ce qui est important pour moi, qui me nourrit : un unique pot de crème mais dont j’aime l’odeur et la consistance et qui me fait du bien, un frigo uniquement rempli de ce que j’apprécie et allégé (ainsi je vois mieux ce que j’ai et je ne gaspille plus, par exemple).

J’avais déjà essayé de moins remplir pour mieux remplir ou de ranger pour que ce soit « propre ». Ça n’avait jamais fonctionné. Avec la sophrologie, ces changements d’habitudes se sont faits tout seul, sans réfléchir, sans contrainte, sans angoisse. Ils se sont faits parce qu’ils venaient du plus profond de moi, de mon besoin de revenir à mon essentiel, ce qui me fait du bien. Et cette démarche d’allègement s’est confirmé lors d’un récent échange. Mon interlocuteur estimait que la vie est trop courte donc vivre, pour lui, c’était remplir sa vie d’activités, de rencontres, de souvenirs. Ses journées étaient vraiment pleines (« trop » d’après lui), sans aucun moment pour simplement respirer.. Et cela lui convenait parfaitement. Alors que moi, plus je fais de la sophrologie plus je cherche à vider ma vie, laisser du temps, faire de la place, ne choisir que l’essentiel, choisir le qualitatif. Je le lui ai expliqué et il m’a demandé : « tu la dé-remplis pour prendre le temps de vivre ? ». Ma réponse a été « pour prendre le temps d’être ». Ce à quoi il m’a répondu : « il faudra que j’y pense ». Et ce que je lui ai dit a résonné, a été comme une évidence pour moi. J’ai une citation dans ma chambre qui a pris alors tout son sens : « Je cherche l’extra dans l’ordinaire ».

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