
En mars, je passais mes épreuves finales pour valider ma formation de sophrologie. Je me sentais légitime dans le passage de ces épreuves. De même, j’avais bien préparé ma séance donc pour moi, rien ne pouvait arrêter cette dynamique.
Cela n’a pas été si simple. J’ai validé sans problème mes épreuves. Ma soutenance s’est vraiment bien passée. Le jury attendait de me rencontrer. Ils ont trouvé mon mémoire honnête, simple et juste. J’ai également animé en confiance ma séance et le jury a oublié qu’elles étaient elles-mêmes sophrologues, ce qui est quand même un beau compliment.
Mais la validation finale a été réservée. Je n’ai donc pas validé ma formation de sophrologie en mars. Quand je l’ai appris, le soir de mes épreuves, mon intuition m’avait déjà dit que je n’avais pas été validée. J’ai partagé la joie de mes collègues le soir même et le lendemain. Ce n’était pas un non, cette réponse. C’était : vous y êtes presque, on veut être bien sûr que tout est ancré en vous. Ma tête l’a compris… au début. Je devais pour valider cette formation, continuer à m’entraîner et rendre un bilan un mois après.
Mais cela m’a pris plus d’un mois. Car mon cœur n’a pas compris, n’a pas accepté cette décision, cette suspension. J’ai été en colère. Surtout contre moi. Alors j’ai tout remis en question. Mes choix de vie, mes choix d’avenir. Tout ce que j’avais construit, tout mon parcours. J’ai créé une forteresse en moi et autour de moi où j’ai tout rejeté. Mon cerveau s’est mis sur off, j’étais un automate sans vie. Je me suis coupée de mon corps, je me suis coupée de mes émotions, je me suis coupée de mon esprit. J’étais plein d’incompréhension et me maudissais de tout ce que je ne faisais pas. Et puis la colère est arrivée. Mais au lieu de la repousser, je l’ai laissé s’exprimer. Je n’ai pas eu de colère, d’engueulades ou quoi que ce soit. Elle a plutôt vécue en moi. Avec finalement une certaine douceur. Ou plutôt une apathie. J’étais vide avec juste cette colère qui me coupait de tout ce qui faisait moi et de tout mon environnement.
Je suis plutôt douée en tant qu’automate. Je pense que personne ne l’a vraiment vu, à quel point ça m’a chamboulé, cette décision. Et bien que je m’étais engagée à rendre ce bilan d’ici un mois, je me suis laissée trois semaines pour vivre cette douleur, cette colère, cette déconnexion à moi. Puis, les émotions passées, petit à petit je me suis reconnectée. A la sophrologie, à mon parcours, à mon environnement. Un pas après l’autre. Mon premier pas a été de me mettre du vernis. Comme je vous l’ai révélé dans mon article Ce qui me rend heureuse… ces petits bonheurs tout simples, pour moi me mettre du vernis est un rituel bien-être, qui m’apporte du bonheur. Ca a été vraiment mon premier pas vers ma reconnexion à moi, à mon corps. Puis, j’ai repris la sophrologie en suivant des séances animées par mes collègues sophrologues. Ces séances m’ont reconnecté aux autres. Et enfin, j’ai rétablis le lien avec mon lieu de vie en le rangeant. Tout a retrouvé sa place, son équilibre.
Avec du recul, je comprends cette suspension de décision. Elle m’a été des plus bénéfiques. Elle m’a vraiment apporté un plus en moi. J’ai passé un nouveau pallier. Je le sens intimement en moi. Néanmoins c’était la première fois que « j’échouais ». Vous me direz, échouer pour la première fois à presque 35 ans, vous êtes plutôt chanceuse. Je le confirme. J’ai toujours bien réussi mes études. Mais ici, ma formation de sophrologie n’est pas que des « études classiques », de connaissances. C’est bien plus ancré, cela m’a demandé un investissement personnel, très intime, très bouleversant. Que je n’avais pas pris en compte initialement. Et il m’a fallu ce temps en plus pour le comprendre. Ce temps en plus m’a offert d’ancrer encore plus profondément en moi ce que j’avais découvert sur mon corps, sur mes émotions, sur mes valeurs.
Cela a été vraiment une période difficile, de grosses remises en question. Mais finalement, cette période m’a offert de me trouver complètement, de me centrer sur moi, mes valeurs, celle que je suis. Et ça a été finalement un beau cadeau.