Les hommes… ces grands enfants

Cet article me trotte dans la tête depuis quelques mois sans qu’il prenne vraiment forme. Ce n’était pas le juste moment. Et puis je me suis également rendue compte que ce n’était pas qu’une question de structuration, de justesse. C’était aussi une question de « que va-t-on en penser » ? Comment les lecteurs masculins de mon blog vont-ils le prendre ? Vais-je perdre des lecteurs ? Et cætera, et cætera. Et je me suis dit : STOP. Depuis quand te poses-tu ce genre de question ? Depuis quand te censures-tu ? Depuis quand fais-tu attention à la susceptibilité de l’autre ? Et en proposant ce paragraphe introductif, ne suis-je pas en train d’essayer « d’amoindrir » l’impact de mon article sur vous, lecteur ? Et puis, je me dis : Et alors ? C’est intéressant aussi de découvrir le mouvement de la pensée, ce qui prélude à l’écriture.

Les hommes sont donc à mon sens de grands enfants. Il pourrait y avoir une certaine tendresse derrière cette remarque. Il m’arrive de la ressentir face à ces comportements enfantins. Mais ici, cela s’apparente bien plus à un agacement certain. Amplifié dernièrement par une redondance de ces comportements.

Les hommes sont de grands enfants. Ils veulent bien réfléchir sur leur comportement, le changer. Notamment ces comportements paternalistes ancrés en eux depuis si longtemps. Mais uniquement si je les guide en leur proposant des comptes à suivre sur les réseaux sociaux, des livres à lire. Ils demandent également que je les guide en leur expliquant en quoi leur comportement sont paternalistes ou pas/peu respectueux de la femme. A aucun moment, ils n’ont l’idée de faire cette démarche par eux-mêmes. D’être proactif de leur remise en question, de leur réflexion. Et c’est tellement agaçant. Je me suis déconstruite toute seule, en allant par moi-même chercher des comptes, en me questionnant, en échangeant avec d’autres personnes, en changeant mon vocabulaire. A un moment, il serait bon de se prendre en main comme des adultes. Que cela devienne un échange constructif entre nous, avec plaisir. Mais c’est à eux de faire le premier pas, d’aller chercher des informations, de se questionner sur ce qu’ils peuvent/devraient changer dans leur comportement. Mais non, ils veulent être pris par la main.

Les hommes sont de grands enfants. Ils n’aiment pas du tout être mis dans leur retranchement, avoir une personne en face qui a un avis ou des connaissances qu’ils n’ont pas. Ils veulent rester dans leur « grande puissance ». Ils savent. Mieux que nous. Et lorsque ce n’est pas le cas, ils deviennent très paternalistes, nous prennent de haut. J’ai deux exemples de « violences verbales » que j’ai subies parce que j’avais soit les connaissances soit que je n’étais pas d’accord sur un comportement. Le premier exemple concernait un homme qui me proposait de passer une semaine avec lui. Oui, mais voilà, je travaille en tant qu’employée et je ne suis pas libre de mon temps. Je lui ai donc dit : « ok, mais il va falloir compenser la perte financière que j’aurai puisque je vais devoir poser des congés sans soldes ». Mais que n’avais-je pas dit. Déjà, il était choqué de ma proposition (j’en reparlerai un peu plus bas) ce qui a donné lieu à un échange sur les rémunérations et voyant qu’il ne m’apprenait rien, me sort soudainement « Mais tu sais, sur une fiche de paie, il ne suffit pas de regarder le montant en bas de la fiche » avec bien sûr un magnifique smiley « clin d’œil ». Nan mais sérieusement ? J’ai 35 ans, je bosse depuis mes 18 ans. A priori je sais comment fonctionne une fiche de paie. Je lui ai fait remarquer la condescendance de son ton. Bien sûr, j’ai eu le droit « ah mais non, ce n’est pas du tout mon genre. Vraiment pas. » Et oui, c’est un comportement ancré, « naturel », tellement en eux, qu’ils ne voient pas en quoi ce genre de remarque est problématique. Etrangement, je n’ai plus eu de nouvelles depuis cet échange. Le deuxième exemple qui me vient en tête est avec un homme avec qui j’avais une relation épistolaire intense. Nous avions déjà eu un premier désaccord quelques mois plus tôt à cause de photos non sollicitées (non sexuelles mais non sollicitées pour autant). Nous avons finalement repris nos échanges. Très intenses, très beaux, avec de magnifiques déclarations de sa part et notamment l’aveu d’un amour. Or, j’ai de nouveau eu le droit à des photos non sollicitées (toujours pas sexuelles mais toujours non sollicitées pour autant ^^). Et donc, je le lui fais remarquer d’abord en douceur. Pas vraiment de réaction. Et puis, les partages continuent. Je les trouve envahissants pour moi car nombreux. Je suis donc plus directe et lui fais part de mon mal-être face à cela. Et là, j’ai le droit à un comportement assez violent que je ne comprends pas et je me fais traiter « de paranoïaque », « sans aucun sens du discernement ». Etrangement, c’est ainsi qu’on qualifiait les femmes dès qu’elles cherchaient à s’émanciper. On peut me qualifier de difficile, d’indépendante, de colérique éventuellement, de jalouse,… Mais de « paranoïaque sans sens du discernement » ? C’était tellement hors du temps, tellement inattendu et tellement paternaliste. Et tellement, représentatif de la perte de contrôle de ce pouvoir masculin tout puissant.

Les hommes sont de grands enfants. Ils « cassent leur jouet » et après s’étonnent qu’ils ne fonctionnent plus et surtout ils s’en veulent car ils l’ont fait de manière impulsive. Par exemple. Je fréquentais un homme, tout se passait bien. C’était très fort entre nous. Il était marié mais ce n’était pas ma problématique. Et puis j’ai eu une période où ça n’allait pas. Cela a duré peut-être deux ou trois semaines. Mais cela me faisait du bien qu’ils m’écrivent chaque jour, qu’il prenne le temps d’être là. Même si mon humeur profonde ne changeait pas. Je m’excusais (allez savoir pourquoi) régulièrement de ne pas me sentir bien. Mais il me rassurait, me disait qu’il m’aimait comme je suis et qu’il était important que je prenne soin de moi. Pendant cette période, j’ai également rencontré un autre amant. Et comme toute nouveauté, il y avait la joie la découverte. Pour autant, chacun était important dans ma vie. Sauf que ça n’a pas été perçu ainsi par le premier homme. Un jour, un après-midi, sans prévenir, il m’annonce la fin de notre histoire. Notre échange à ce propos a duré tout l’après-midi. Et il a été incapable de me donner une raison concrète, une réelle explication à ce choix. Où était passé son amour ? Son acceptation de celle que je suis, de mes émotions ? Je lui ai écrit une semaine plus tard. J’avais besoin de lui dire ce que je ressentais (ce qui est assez étonnant me concernant car je suis plutôt à couper tous les ponts, supprimer voire même bloquer les numéros). Et sa réponse a été de dire qu’il s’en voulait de sa décision, qu’il ne voyait pas d’autres solutions. Quand je lui ai proposé d’autres solutions (une pause, un ultimatum,…), il a pris conscience qu’il y avait d’autres possibilités. Il était d’accord avec moi. Mais à ce moment là, il s’est senti perdu et a choisi l’extrême. Il a « cassé » notre histoire.

Les hommes sont de grands enfants. Quand ils ont eu ce qu’ils voulaient, ils ne font plus d’efforts. Premier exemple tout simple. Un homme, que j’ai fréquenté l’année dernière, quand il est venu chez moi, a baissé naturellement la lunette des toilettes. Bizarrement, les deux autres fois où il est venu, il a « oublié ». Sérieusement ? Cela semble anodin. Mais bizarrement, quand je vais chez mes amants, la lunette de leur toilettes est baissée. Alors pourquoi ne le font-ils pas chez les autres ? Autre exemple. Au début d’une relation, les hommes font un effort vestimentaire, ou pour converser, ou pour nous séduire. Mais après quelques semaines, parfois mois « pour les chanceuses », plus rien. Et cela va même jusqu’à nous dire certaines remarques désagréables ou n’être plus à l’écoute. Une amie m’a partagé un témoignage assez édifiant. Elle envoie une blague à son amant en lui demandant s’il a fait boire un responsable par rapport à un planning erroné. Réponse très classe : il est comme toi, pas besoin de le faire boire pour qu’il fasse ce que je veux. Pardon ? C’est quoi cette remarque sans gêne, sans respect pour celle qui est ton amante. Moi, j’ai l’exemple d’amants qui échangent avec moi régulièrement, puis après une première fois ensemble, plus de nouvelles. Mais reviennent vers moi quelques semaines plus tard quand ils ont envie. Comme ça. Et lorsque je leur fais remarquer que n’ayant plus de nouvelles malgré mes deux/trois messages, je suis passée à autre chose, ils semblent perplexes, étonnés, déçus.

Les hommes sont de grands enfants. Ils disent « Je t’aime » à tout va. Mais les actes ne sont pas là. Dès qu’on donne son avis, plus personne (voir plus haut la personne qui m’a dit « je t’aime » et pourtant me traite d’hystérique quand je ne suis pas d’accord avec son comportement). Ou alors d’un coup, plus de nouvelles sans raison, etc. Et pourtant, ils attendent aussi qu’on leur dise « je t’aime ». Alors qu’ils ne sont pas présents, qu’ils ne savent pas ce que c’est vraiment d’aimer. Cela me fait penser à une personne qui veut laisser en moi une empreinte importante. Peut-être pas un « je t’aime » mais être marquant pour moi. Et pourtant, quand j’ai demandé sa présence émotionnellement ou physiquement, il n’y a eu personne. Je ne dis pas, peut-être qu’en ce moment il a aussi des problématiques, il est pris par d’autres choses. Je l’entends parfaitement. Mais il ne faut pas s’attendre dans ce cas à ce que je lui permette de me toucher profondément, intimement (et je ne parle pas de sexe mais d’émotions, de sentiments).

Les hommes sont de grands enfants. Ils veulent tout, en tapant du pied, gratuitement. Comme vous le savez, j’ai un compte instagram où je poste des photos sensuelles/érotiques. Et puis, un ancien amant m’a parlé de la plateforme Mym où je pourrais y poster des photos/vidéos plus explicites. Pour moi, 2022 est une année d’expériences. Alors, je me suis dit : pourquoi pas ? D’autant plus que sur mon compte instagram, les personnes (99% des hommes) qui viennent me parler me demandent des photos plus explicites, plus osées. Alors, j’ai créé ce compte. Bizarrement, quand il s’agit de payer, alors là plus personne. « Nan mais tu comprends, je ne veux pas payer. C’est pour nous faire plaisir ». Euh, non. Je fais des photos sensuelles, érotiques, pour mon plaisir. Et pourquoi pas faire du plus explicite pour mon expérience personnelle. Cela te fait plaisir ? Très bien. Mais dans ce cas, pourquoi te donner cela gratuitement ? Car moi, cela ne m’excite pas. D’autres hommes me proposent des échanges de photos. Cela ne m’intéresse pas. Déjà parce que globalement, les hommes font des photos disons instantanées sans recherche réelle d’esthétisme. De plus, personnellement, ce sont les mots et mon imagination qui me font de l’effet. Et enfin, je peux apprécier certaines photos mais uniquement d’amants avec qui j’ai eu une relation sexuelle et donc les photos rappellent mes souvenirs charnels. De même, j’ai eu un échange avec un amant qui était en déplacement, se sentait seul, et ouin et ouin. Je lui propose donc de voir une escort. Oh là là, so shocking. Que n’ai-je proposé ? Tu te rends compte, payer pour du sexe. Bah oui. Tu te sens seul, tu te plains de cette solitude. Et bien paye pour ne plus la vivre. Et je ne comprends pas pourquoi cela est choquant ? Je suis sur instagram des comptes de TDS (travailleur.se du sexe). Ce sont des personnes en indépendant, qui choisissent de d’utiliser leur corps comme outils de travail. Personnellement, j’y pense également comme expérience à vivre (et pour d’autres raisons). Mais je sais que les hommes avec qui j’échange actuellement ne comprendraient pas. Et je trouve que c’est un peu un côté enfant. On veut du gratuit, on veut notre jouet. On ne veut pas payer. Ce serait dégradant pour eux. Et pour moi cela manque de maturité de la part des hommes.

Dernier exemple, le « not all men ». Ce que je déteste ça. Je commence à débattre, à échanger sur des comportements, des manières d’être qui ne me semblent pas correctes. Et là, presqu’automatiquement, j’ai comme des levers de boucliers avec de suite « nan mais moi je ne suis pas comme ça ». Mais ce n’est pas la question. Peut-être que toi tu n’as pas ce comportement spécifique que je viens d’évoquer, mais tu en as peut-être d’autres. Pourquoi de suite se dédouaner ? C’est vraiment cela. Les hommes se dédouanent automatiquement. Lorsque j’ai des échanges avec des femmes, je n’ai pas du tout ce dédouanement. Prenons un exemple lambda. J’échange avec des femmes sur le comportement « mère poule » qu’elles ont quand elles sont maman en ne laissant pas toujours la place au père. La première réaction est « oui c’est vrai », « c’est un peu comme un automatisme », etc. Et ensuite, elles vont expliquer qu’elles ne sont pas ainsi. Mais elles acceptent, comprennent et sont dans l’échange. Mais les hommes, oh non, nous ne sommes pas comme ça. Je trouve cela très enfantin ce côté « c’est pas moi, c’est l’autre ». Etre mature c’est assumer. Même si ce comportement spécifique n’est pas le vôtre (et à ce jour, pas un homme que j’ai cotoyé n’a pas eu un jour où l’autre un comportement déplacé ou irrespectueux. Moi aussi, sur d’autres sujets, il m’est arrivé d’avoir des pensées déplacées ou qui peuvent paraître irrespectueuses). Il est peut-être celui d’amis ou de connaissances que vous fréquentez. Et si c’est le cas, les reprenez-vous ? Essayez-vous d’amener un dialogue pour faire prendre conscience que ce comportement n’est pas correct ? Bizarrement, c’est très souvent non la réponse.

Il y aurait bien d’autres exemples ou comportements à évoquer mais ce sont ceux qui me semblent les plus marquants. Et j’espère que cela amènera un échange, des questionnements constructifs ^^

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